Centenaire de la mort de saint Pie X

Source: FSSPX Actualités

Le 20 août 1914 s’éteignait le pape saint Pie X. Tandis que se livraient les premiers combats de la terrible guerre qui devait embraser l’Europe et le monde, ses entrailles s’étaient émues et ses forces avaient rapidement déclinées.

Devant la montée des périls, il s’abîmait dans la prière et s’offrait en victime. Son biographe rapporte le témoignage de ses proches :

« Jour et nuit, il luttait avec Dieu, le harcelait de ses prières. Jour et nuit, il répétait : "J’offre en holocauste ma misérable vie pour empêcher le massacre de tant de mes enfants". Le saint vieillard se consumait de chagrin, ses yeux lui représentaient l’avalanche de fer et de feu, et il murmurait : "Je souffre pour tous ceux qui tombent sur les champs de bataille… Ah ! cette guerre !... Cette guerre, je sens qu’elle sera ma mort". Et il pleurait amèrement, mais la force des saints était en lui et une résignation héroïque, entière, à la volonté de Dieu. »[1]

Il dut s’aliter après la fête de l’Assomption de la Vierge, avant d’être en quelques jours emporté par l’épuisement. Le 19 il reçut les derniers sacrements en disant : « Je me mets dans les mains de Dieu ». Après une nuit de sereine agonie, il s’endormit aux premières heures du 20 août, fête de saint Bernard, après avoir embrassé son crucifix. Il était 1h15 du matin et ses dernières paroles, en dialecte vénitien, furent un acte de confiance et d’abandon : « Gesu, Giuseppe e Maria, vi dono il cuore e l’anima mia ! » (Jésus, Marie et Joseph, je vous donne mon cœur et mon âme !) [2]

On décacheta son testament : « Né pauvre, j’ai vécu pauvre et je suis sûr de mourir très pauvre… ». Les hommages rendus à la figure extraordinaire de ce pape se multiplièrent, y compris dans les rangs les plus éloignés de l’Eglise. C’est ainsi que le journal de Jean Jaurès – L’Humanité – rendit compte du décès en des termes fort exacts :

« Le pape est mort. On doit dire qu’il fut un grand pape. Sa politique fut très simple ; elle consistait à restaurer les valeurs de la foi avec une fermeté apostolique. Il a pu mener cette politique avec autorité, par la simplicité de son âme et la sincérité de ses vertus qui ne sauraient être mises en doute. De quelque façon qu’on le juge, il faut dire que Pie X a été un grand pape ».[3]

Un grand pape que l’Eglise porta sur les autels quarante ans plus tard. Un saint pape dont le pontificat fut entièrement consacré à restaurer toutes choses en Jésus-Christ, omnia instaurare in Christo.

(Source : FSSPX/MG – DICI du 19/08/14)

A lire également :

Hommage à saint Pie X à l’occasion du soixantième anniversaire de sa canonisation
Pèlerinage à Lourdes à l’occasion du centenaire de la mort de saint Pie X, les 25, 26 et 27 octobre 2014
France : Congrès du Courrier de Rome 2015 sur le thème : « 1914-2014, la réforme de l’Eglise selon saint Pie X et selon Vatican II ».


[1] Jérôme Dal-Gal, Pie X, Editions Saint-Paul, Paris, 1953, p. 472.
[2] Yves Chiron, Saint Pie X réformateur de l’Eglise, Publications du Courrier de Rome, 1999, p. 340.
[3] Cité par Dal-Gal, op. cit. p. 477.