Suisse : augmentation constante des personnes sans confession

Source: FSSPX Actualités

L'Institut de sociologie pastorale de Saint-Gall (SPI) a publié, le 3 décembre 2014, les statistiques religieuses et ecclésiales en Suisse. Celles-ci montrent qu'il n'y a pas eu d' « effet François » contrairement à ce que déclarait le quotidien alémanique Blick, dans son édition du 20 octobre 2013, six mois seulement après l'élection du nouveau pape.

En effet on ne peut pas parler de tendance positive, précise l'Institut, puisque le nombre de sorties d'Eglise en 2013 a augmenté en Suisse par rapport à celui de 2012, alors que le nombre d'entrées dans l'Eglise reste stable depuis des années, à très bas niveau. Au sujet des sorties d'Eglise, l'Institut relève deux tendance différentes sur l’année 2013 : une légère augmentation dans les grands cantons, généralement urbains et une certaine stabilité, voire une légère diminution, dans les cantons ruraux. Les cantons de tradition catholique de la Suisse centrale ainsi que ceux d’Appenzell Rhodes-Intérieures, du Valais ou du Tessin (avec une part de 71%) sont aujourd’hui encore fortement empreints de catholicisme. Le canton de Berne est le dernier à avoir conservé une majorité protestante (56%). En 2012, la part des protestants dans un canton de tradition calviniste comme Genève n’est plus que de 11%, alors que les pourcentages de catholiques et de personnes sans confession y ont augmenté. Le canton de Bâle-Ville connaît le pourcentage le plus élevé de personnes sans confession, avec 44%. La tendance à une augmentation du nombre des sorties d’Eglise ne s’observe pas seulement en Suisse mais aussi dans ses pays voisins, l’Allemagne et l’Autriche. L’augmentation constante du nombre de personnes sans confession, souligne l’Institut, représente le changement le plus marquant du paysage religieux en Suisse. Leur nombre a presque doublé entre les années 2000 (11,4%) et 2012 (21,4%). Trois facteurs indiquent que la tendance à l’absence de confession continuera à gagner du terrain : l'augmentation du nombre de sorties d'Eglise, la baisse du nombre de baptêmes d'enfants et l'augmentation du nombre de migrants européens sans appartenance religieuse. Le rapport sur le paysage religieux en Suisse publié en novembre 2013, par le SPI, notait que si deux tiers des Suisses se déclarent encore comme réformés ou catholiques, les ‘sans confession’ représentent cependant plus d'un cinquième de la population, concentrés dans les grands centres urbains avec une augmentation des personnes sans confession dès leur naissance. « L’Eglise catholique en Suisse traverse une phase de changement profond, passant d’une grande Eglise ayant exercé une influence prépondérante sur la société pendant des siècles à une institution minoritaire » indiquait le communiqué de presse. Si les principales tendances déjà identifiées se poursuivent, les statistiques révèlent des éléments surprenants comme le fait des catholiques et protestants de moins en moins nombreux à se marier à l'église. Les statistiques sur l'Eglise montrent en outre que la limite de croissance a été atteinte pour les théologiens laïques et les diacres, qui au vu du manque de prêtres, assument de plus en plus des tâches pastorales. Les premiers théologiens laïcs ont entre-temps pris leur retraite et on ne sait pas si la relève théologique, en baisse, suffira pour compenser les départs. Des collaborateurs laïcs ayant suivi d’autres formations ecclésiales et des fidèles engagés à titre bénévole dans leur paroisse et y animant la vie d’Eglise devraient donc prendre de plus en plus de place à l’avenir. En conclusion, on constate depuis cinq ans environ une hausse croissante du nombre de sorties d’Eglise. Les deux grandes Eglises nationales continueront à perdre des membres du fait de cette tendance, de toute évidence stable, à moins que l’érosion ne soit compensée par la migration, affirme le rapport 2014.