Visite du pape en Corée du Sud : 14-18 août 2014

Source: FSSPX Actualités

Dans un court message vidéo enregistré le 8 août au Vatican et diffusé par la chaîne sud-coréenne KBS, deux jours avant son départ, le pape François rappelait que sa venue s’inscrivait dans le cadre des Journées asiatiques de la jeunesse, dont le thème était : Jeunesse d’Asie, lève-toi ! La gloire des martyrs brille sur toi. Le cardinal Pietro Parolin, secrétaire d’Etat, qui accompagnait le souverain pontife, a précisé que « l’espérance du Saint-Siège » était la réconciliation entre les deux Corées. - Ce voyage a été aussi pour le pape l’occasion de revenir, entre autres, sur quelques thèmes qu’il expose fréquemment depuis le début de son pontificat : pour l’Eglise pauvre en faveur des pauvres, contre le cléricalisme, contre la sécurité apparente des réponses toutes faites, contre le prosélytisme...

Devant la présidente sud-coréenne Park Geun-hye, le pape a évoqué la béatification des « Coréens morts martyrs pour la foi chrétienne », à laquelle il allait procéder, avant de se demander « si nous transmettons bien nos valeurs à la génération suivante » et de s’interroger sur « le genre de monde et de société que nous nous préparons à lui léguer », en insistant sur « la nécessité de faire à nos jeunes le don de la paix ».

Lors de la rencontre avec les évêques de Corée du Sud, le 14 août, le pape François est longuement sorti de son texte pour développer le thème d’une « Eglise pauvre pour les pauvres » qui a « trouvé une éloquente expression dans les premières communautés chrétiennes de votre nation », souhaitant que cet « idéal continue de façonner le chemin de l’Eglise en Corée dans son pèlerinage vers l’avenir ».

Célébrant la messe de l’Assomption dans le World Cup Stadium de Daejon, le Saint Père a demandé aux chrétiens « de combattre l’attrait du matérialisme », « et l’esprit de compétition débridée qui engendrent égoïsme et conflits », de rejeter les « modèles économiques inhumains qui créent de nouvelles formes de pauvreté ». Dans ce pays qui connaît un nombre important d’avortements et un taux de suicide record, il a également demandé aux fidèles de rejeter la « culture de la mort » (voir DICI n°299).

Le pape a rappelé aux 6.000 participants aux Journées de la jeunesse asiatique, au sanctuaire de Solmoe, dans l’après-midi du 15 août 2014, que le Seigneur compte sur eux pour être ses témoins devant ce monde gagné par un « désert spirituel ». Les exhortant à prier sans cesse, il les a encouragés à demander : « Seigneur que veux-tu de ma vie ? ».

Devant 800.000 fidèles, lors de la messe de béatification de Paul Yun Ji-chung et ses 123 compagnons tués en « haine de la foi » entre 1791 et 1888, le pape François a appelé les catholiques à suivre avant tout Jésus-Christ plutôt que « le monde », à ne pas faire de compromis sur la foi « ni diluer les exigences radicales de l’Evangile » ou se conformer à l’esprit du temps.

Le souverain pontife a invité les communautés religieuses de Corée à « devenir des ‘experts’ de la miséricorde de Dieu précisément à travers la vie de communauté » en s’attachant à respecter leurs vœux de chasteté, pauvreté et obéissance.

Lors d’une rencontre informelle à l’université jésuite coréenne de Sogang, le pape a expliqué aux religieux que leurs fidèles avaient aujourd’hui besoin d’être « consolés ». « Il y a de nombreuses blessures dans l’Eglise, a-t-il expliqué, des blessures que souvent nous provoquons nous-mêmes, catholiques pratiquants et ministres de l’Eglise ». « Bien souvent, a-t-il poursuivi, notre attitude cléricale entraîne le cléricalisme qui a fait tant de mal à l’Eglise ». Et d’ajouter : « Etre prêtre ne donne pas le statut de ‘clercs d’Etat’, mais de pasteurs ».

S’adressant aux 70 évêques asiatiques à Haemi, le pape François a exprimé le souhait que les pays du continent qui n’ont pas encore de relations diplomatiques avec le Saint-Siège s’ouvrent au dialogue non pas seulement politique, mais « fraternel ». Le dialogue avec les autres cultures nécessite une identité chrétienne, claire en se gardant du relativisme, de la superficialité et de « la sécurité apparente qui se cache derrière des réponses faciles, des phrases toutes faites, des lois et des règlements ». Ce dialogue authentique, a ajouté le pape François, exige aussi une capacité d’empathie ». Une nouvelle fois, le pape a répété des propos de son prédécesseur Benoît XVI selon lequel : « L’Eglise ne grandit pas par prosélytisme, mais par attraction ».

Avant de quitter Séoul, François a célébré une messe « pour la paix et la réconciliation » dans la cathédrale Myeong-dong, en présence de la présidente sud-coréenne Park Geun-hye. Dans son homélie, le pontife a imploré Dieu pour « le don de la réconciliation, de l’unité et de la paix », affirmant que « le pardon est la porte qui mène à la réconciliation ».

(Sources : apic/imedia/vatican.va – DICI n°300 du 12/09/14)

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